La thématique


Les humains et les humaines ont beaucoup en commun avec les arbres. Leur verticalité respective leur confère symboliquement un rôle essentiel de passerelle entre Terre et Ciel. Celle des arbres en fait des chemins menant du visible à cet invisible qui fascine l’espèce humaine en quête de sens. Ces parentés expliquent peut-être en partie ce que nous ressentons de si profond au contact d’un arbre, cet état de quasi méditation provoqué par leur proximité et leur observation attentive. Comme des recherches relativement récentes le démontrent, les forêts, quant à elles, constituent des systèmes collectifs inspirants dont nous avons beaucoup à apprendre. Par ailleurs, l’origine du mot « peuplier », issu du latin populus (peuple), a donné lieu à toutes sortes d’interprétations porteuses pour mon projet. Il semble en effet qu’on les plantait dans les lieux publics chez les Romains et que d’autres peuples prenaient toujours les décisions importantes à leurs pieds. D’autres sources soutiennent que leur nom est lié au fait que le bruissement de leurs feuilles dans le vent rappelle celui d’une foule. Ces diverses connotations se sont ajoutées à ma fascination personnelle pour cette espèce qui nourrit mon imaginaire poétique et m’accompagne dans mon environnement quotidien.


Arbres solitaires dans les champs, arbres de la cour, arbres montagnards rabougris, écorce de bouleaux, arbres morts, élagués, jeunes pousses, plantations, arbres polis par la mer, pierres recouvertes de lichen, racines des sentiers, ruisseaux, odeur des feuilles mortes, trouées de lumière dans les sous-bois, peur de se perdre en forêt, cabanes d’ermite, etc. Qu’est-ce que ces éléments évoquent pour nous, qu’est-ce que notre rapport avec eux nous apprend de la vie et sur nous-mêmes, comment nous font-ils rêver, comment nous ancrent-ils? Toutes ces questions m’interpellent et sont au cœur de mon projet.